Les J.O de Turin 2006 avaient apporté de belles satisfactions dans les rangs français, 4 médailles à défendre. Vancouver, tout est à refaire. Defrasne, le porte-drapeau français, champion olympique de poursuite à Turin, quatre ans plus tôt, a dû inspirer ses copains de l’équipe de France qui ont battu le nombre de médailles obtenues à Turin. Certains ne leur prédisaient qu’une seule médaille, ils leur ont donné tort. Retour pas à pas sur les grands moments de l’équipe de France de Biathlon à Vancouver.
La jeunesse triomphante Le biathlon nous a réservé de belles surprises. Le drapeau français s’est élevé dans le ciel à côté de celui de la Slovaquie et de l’Allemagne grâce à Marie Dorin dès la première épreuve, le sprint féminin. Un bon ski et un bon tir ont été les éléments clés du succès pour la jeune lavalloise originaire de Lyon. Les podiums n’ont rien d’une habitude pour Marie mais les Jeux inspirent les jeunes outsiders de la discipline pendant que les favoris commettent certaines fautes. Les françaises ont montré de belles choses dès cette première épreuve (Dorin 3ème, Brunet 6ème, Bailly 15ème et Becaert 29ème), de bons résultats qui en annoncent d’autres. L’entame des Jeux est plus que satisfaisante, Marie Dorin a fait le boulot et a offert une jolie première breloque à la France. Si les filles ont brillé en sprint, la course des hommes n’est pas en reste. Premier Jeux et premier titre olympique pour Vincent Jay. Cocorico. Impeccable sur son tir, il a été en tête quasiment de bout en bout alors que derrière lui, les favoris Bjoerndalen, Tcherezov ou encore Sumann sont retardés à cause de leurs fautes au tir. L’outsider français que l’on annonçait en forme a pris sa chance pour s’imposer devant le talentueux norvégien Emil H. Svendsen et le croate Jakov Fak. Les Ménuires ont assisté au sacre de leur champion Vincent Jay. Un nom sur lequel la discipline devra compter dans les années à venir. D’autres français sont pleins d’avenir comme Martin Fourcade ou son frère Simon mais le sprint ne leur a pas sourit. Trop de fautes également pour le porte-drapeau Vincent Defrasne qui échouera à la 53ème place. Déjà deux courses et deux médailles, la France a pris un joli départ. L’amour se pare de bronze L’épreuve de sprint permet d’établir le classement pour la poursuite, nos petites françaises toutes en embuscade avait donc des chances de podium même si la concurrence faisait rage. La favorite Magdalena Neuner seulement en argent au sprint voulait absolument l’or, elle a réussi une course solide et s’attribue la médaille suprême mais derrière, une française va faire un sans-faute, c’est Marie-Laure Brunet (6ème du sprint), elle aussi participait à ses premiers Jeux tout comme Marie Dorin. Cette jeune fille simple et sympathique avec son adorable accent de Luchon a franchi une étape et s’impose déjà parmi les meilleures biathlètes de sa génération. En couple avec Marie-Laure Brunet, Vincent Jay va apporter lui aussi du bronze en poursuite, nous gratifiant d’une belle photo souvenir dans les anneaux olympiques de Vancouver. Premier en sprint, Vincent Jay avait de grandes chances de faire un nouveau podium. Le suédois Ferry a mis tout le monde d’accord et s’est vu sacrer champion olympique de poursuite. Vincent Jay bien engagé pour décrocher l’argent a vu la fusée Sumann revenir sur lui et le dépasser, les forces s’amenuisaient mais le bronze était au bout. Une nouvelle satisfaction pour le français qui démontre qu’il fait parti des meilleurs. Derrière, les deux autres engagés français ont fait leur course, une course parfaite pour Vincent Defrasne qui signe un zéro faute et une remontée extraordinaire de 31 places pour signer une 22ème place. On oubliera même que nos français n’ont pas brillé sur l’épreuve de l’individuel, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, épreuve où la moindre faute au tir entraîne une minute de pénalité. Mais à ce moment là, une chose est sûre, leur Jeux ne sont pas fini pour autant. La revanche Fourcade Est venu le temps de la mass-start, épreuve prestigieuse où les 30 meilleurs s’élancent. Defrasne, non sélectionné, assistait avec angoisse à la course de ses camarades, son envie de participer à la bagarre sur le parc olympique de Whistler était grande. Un mauvais départ pour Martin Fourcade, les espoirs s’amoindrissent mais rien est joué à ce moment-là pour lui, le reste de sa course doit être impeccable s’il veut prétendre au podium. Du côté de Vincent Jay et Simon Fourcade, ils délivrent un premier tir à 5-5, intéressant pour la suite. Nos français vont faire une course parfaite, Martin revient dans la course et chose incroyable, après le dernier tir, nos trois hommes sont 4ème, 5ème et 6ème. La breloque n’est pas loin, solide sur ses skis, Martin va faire une remontée exceptionnelle déposant même le costaud Christoph Sumann. Pour le bronze, ça se précise mais le jeune Martin n’a pas dit son dernier mot, il rattrape et laisse sur place le slovaque Hurajt. Devant, le russe Ustyugov ne verra pas revenir le français car la ligne d’arrivée est proche. Un brillantissime Martin en argent et des français toujours en forme, Vincent Jay finit 8ème et Simon Fourcade 14ème mais surtout transi de bonheur grâce à son frère Martin. L’apothéose made in France La mass-start féminine va voir renaître Sandrine Bailly qui finit 7ème mais heureuse de retrouver son vrai niveau, elle le sait, le relais peut leur sourire. En effet, les filles du relais vont venir conclure ces belles journées olympiques en apportant au biathlon français, sa sixième médaille. Un résultat qui doit réjouir leur ancien entraineur, Pascal Etienne, qui se bat contre la maladie et à qui nos athlètes françaises ont beaucoup pensé et souvent nommé. Notre première relayeuse Marie-Laure Brunet fait un sans-faute sur le premier tir, deux pioches au second mais arrive première sur le stade, Sylvie Becaert, qui a envie de finir au mieux ses Jeux, lui emboîte le pas avec succès, 1 seule pioche et un ski impeccable, le podium est toujours là. Marie Dorin s’élance à son tour, son tir va faire perdre des places à la France, deux tours de pénalités, incroyable retournement de situation mais sur les skis, elle est présente et se venge pour regagner des places. Sandrine Bailly n’a plus qu’à terminer le travail, 3ème après le dernier tir, à l’instar de ses copines, elle réalise un parcours spectaculaire et s’en va chercher la breloque d’argent tant méritée par cette équipe de France souriante et combative. Une médaille olympique pour Sandrine Bailly qui, à la suite de cette course, a annoncé sa retraîte. L’expérience s’en va mais la jeunesse talentueuse est bien là, Marie et Marie-Laure ont des objectifs, elles ont les atouts pour réussir. Bronzé en 2006, le relais masculin avait conclut en beauté les Jeux de Turin mais cette année, la médaille n’est pas au bout malgré un beau résultat. La course des Jay, Defrasne et Fourcade ressemble à celle des filles, entre tirs 5/5 et tour de pénalité, avec une performance sur les skis un peu moindre mais une belle 6ème place au final. La France a vibré à chaque course de ses biathlètes, le spectacle a séduit et les athlètes donnent déjà rendez-vous pour Sotchi 2014. En attendant, la France attend ses champions, la coupe du monde n’est pas finie et le biathlon affiche un large sourire. Nous aussi.
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AuthorEmilie Drouet Archives
Octobre 2015
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