S’il y a un sportif à retenir cette semaine, c’est bien Kelly Slater. « Hell » vient de remporter le titre de champion du monde ou plutôt, est peut-être en train de conquérir un onzième titre mondial. En l’espace de quelques heures, le Floridien est passé de l’euphorie de la victoire à la joie avortée. Portrait d’un grand champion et récit d’une annonce erronée qui a fait des vagues.
Au spot d’Ocean Beach, lors de l’avant-dernière manche du Rip Curl Pro Search, en Californie, le Floridien a enterré ses plus proches rivaux Adriano de Souza et Owen Wright en franchissant le troisième tour, suffisant pour s’offrir un nouveau titre et de nouveaux moments de joies. Voilà ce que nous annonçait les médias il y a environ trois jours mais finalement, vingt-quatre heures plus tard, la Fédération internationale de surf déclarait s’être trompée dans le comptage des points. Entre temps, « Slats » a eu le temps de fêter sa « soi-disant victoire » en offrant des t-shirts et des casquettes à ses supporters. Avec humour, sur Twitter, il a demandé qu’on lui rende tous ces objets vu qu’il n’avait pas encore gagné ce onzième titre. La déferlante de points entre Wright et Slater n’était donc pas assez spectaculaire pour sacrer après seulement quelques épreuves de compétition le King Kelly qui s’est bâtit une carrière hors du commun. Il a découvert le surf dans sa jeunesse avec ses deux frères, et à l’âge de 19 ans, il a fait son entrée dans le championnat du monde de la discipline (WCT). Il remporte son premier titre l’année suivante, en 1992. Le premier succès d’une longue liste. Il retrouve son titre en 1994 et ne va pas le lâcher jusqu’en 1998 avant de prendre sa retraite un an plus tard avec six titres mondiaux en poche, rien que ça. Mais un compétiteur reste un compétiteur. Quatre années plus tard, il se remet dans le bain avec l’objectif de devenir le surfeur le plus titré. Il réussit cet exploit en 2005, exploit qui fait aussi de lui le plus vieux champion du monde de surf, lui qui a été également le plus jeune en 1992. Toutes ses victoires font qu’il est considéré comme le plus grand et à tous ses succès, il faut rajouter trois autres titres et quarante-huit victoires sur le circuit professionnel. Rien à voir avec les légendes que nous entendons sur les surfeurs, Kelly Slater, idole de ses successeurs, n’est pas là que pour bronzer sur la plage et se faire remarquer par les filles en maillot de bain. Il a dû travailler son style, lui qui vient de Floride où les vagues n’ont rien d’exceptionnelles. Rapide, adroit, adepte de la position backside, les vrilles, les aérials et les floaters n’ont pas de secret pour lui. L’entrainement régulier qu’a été le sien pendant des années lui a permis de maitriser au mieux les vagues pour être parfaitement à l’aise sur sa planche que ce soit sur de petites vagues artificielles ou sur des spots de très grandes vagues. Le travail a payé et a forgé la légende d’un des plus grands sportifs des vingts dernières années. Alors, pour l’heure, Kelly Slater n’est pas champion du monde pour la onzième fois mais rien n’est perdu. L’erreur de la fédération va être effacée dans les heures et les semaines à venir car la compétition continue. Owen Wright peut toujours prétendre au leadership mais le doyen Floridien reste en bonne position pour s’imposer. Comme un clin d’oeil, il est en bas de vague, Kelly n’a plus qu’à nous faire un « Bottom Turn », un virage tranchant pour retrouver le haut de la vague, celui de la victoire. Car effectivement, il lui suffit de gagner une seule série pour décrocher le titre, on ne voit pas comment cela pourrait lui échapper. Dans quelques heures, à San Francisco, lorsque les conditions météorologiques le permettront, il devrait grappiller les quelques points qui lui apporteraient la victoire. Il aura peut être seulement sabré le champagne un peu trop tôt, à cause de la Fédération. Appelé aussi « KS10 » en référence à ses dix titres conquis jusqu’à aujourd’hui, Kelly Slater va peut-être devenir « KS11 » d’ici peu. L’annonce précipitée d’un onzième titre rajoute un peu de saveur à la légende de Slater mais ses fans ne seront pas contre fêter doublement ce nouveau titre qui lui a déjà permis d’avoir un nouveau surnom « Ke11y ». A bientôt quarante ans, Robert Kelly Slater a tout gagné, il peut s’arrêter là, sa légende et ses records ne sont pas prêts de s’effacer. Où s’arrêtera « Ke11y », jusqu'où les vagues vont-elles l'emporter...
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AuthorEmilie Drouet Archives
Octobre 2015
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